La série UNESCO Femmes dans l’histoire de l’Afrique, produite par la Division des sociétés du savoir du Secteur de la communication et de l’information de l’UNESCO, a été réalisée dans le cadre de la plateforme intersectorielle Priorité Afrique, avec le soutien de la Division pour l’égalité des genres. Cette initiative a été financée par le gouvernement de la République de Bulgarie. Cette série, ainsi que le site Internet du même nom, poursuivent l’objectif de mettre en lumière une sélection de figures féminines de l’histoire de l’Afrique. A travers une sélection de 20 personnages, elle témoigne en effet que, de tout temps, les femmes africaines et d’ascendance africaine se sont illustrées dans l’histoire dans des domaines aussi divers que la politique (Gisèle Rabesahala), la diplomatie et la résistance à la colonisation (Nzinga Mbandi), la défense des droits des femmes (Funmilayo Ransome-Kuti), ou la protection de l’environnement (Wangari Maathai). La sélection de femmes proposée à travers cette série de publications ne représente qu’une infime partie de la contribution des femmes africaines, qu’elles soient connues ou anonymes, à l’histoire de leur pays, de l’Afrique et de l’humanité tout entière. A travers cette initiative, en soulignant l’éducation, le parcours académique et les accomplissements principaux de ces femmes d’exception, l’UNESCO souhaite mettre en exergue leur héritage et inviter à poursuivre la recherche sur le rôle des femmes dans l’histoire africaine.

Célèbre femme politique malgache du 20e siècle, Gisèle Rabesahala (1929-2011) a consacré sa vie à l’indépendance de son pays, aux droits humains et à la liberté des peuples. Sur le plan international, elle fait partie des figures historiques d’avant-garde des pays en développement, œuvrant pour la liberté des peuples, les droits humains, l’indépendance et le progrès humain.
Gisele Rabesahala - Promenade au Rova d'Ambohimanga : Page de téléchargement.
Funmilayo Ransome-Kuti (1900-1978) naquit à Abeokuta, dans l’Etat actuel d’Ogun, au Nigéria. En 1944, elle fonda l’Abeokuta Ladies’ Club (Club des dames d’Abeokuta, qui devint plus tard l’Union des femmes d’Abeokuta, [Abeokuta Women’s Union]). Cette organisation, engagée dans la défense des droits politiques, sociaux et économiques des femmes, devint l’un des mouvements de femmes les plus importants du 20e siècle. Son engagement sans faille en faveur de la coopération et la solidarité l’amena à jouer un rôle clé en politique, notamment lors des négociations de 1946 sur la Constitution, pendant la période de pré-indépendance du Nigéria.
Funmilayo Ransome-Kuti - Et l'Association des femmes d'Abeokuta : Page de téléchargement.
Troupes d’élite du Royaume du Dahomey, les femmes soldats du Dahomey, appelées aussi Agon’djié qui signifie « Ote-toi de là ! Fais-moi place ! » en langue fon, ont contribué à la puissance militaire du Royaume du Dahomey aux 18e et 19e siècles. Enrôlées souvent dès l’adolescence, elles vivaient isolées dans les palais royaux. Leur vie était consacrée au maniement des armes, aux entraînements rythmés par des chants et des chorégraphies militaires, aux guerres de conquête et à la protection du Roi. Les femmes soldats se sont distinguées à maintes reprises au cours de l’histoire du Royaume du Dahomey, notamment lors des batailles de Savi (1727), d’Abéokouta (1851 et 1864), de Ketou (1886), ainsi qu’au cours des deux guerres qui l‘opposèrent aux Français, jusqu’à la chute d’Abomey en 1892. Cet ultime combat aboutit à la dissolution de leur armée.
Les Femmes soldats du Dahomey : Page de téléchargement.
Taitu Betul (c. 1851-1918), épouse de Ménélik (Roi du Shoa, puis Négus Negest, ou Roi des rois), fut une remarquable reine et impératrice d’Ethiopie. Elle fonda Addis-Abeba, aujourd’hui capitale de l’Ethiopie. Les dernières décennies de son règne se caractérisèrent par une période de modernisation qui ouvrit progressivement le pays aux échanges commerciaux et à l’acquisition de savoir-faire technique. Elle permit également à la communauté éthiopienne chrétienne orthodoxe de Jérusalem de bénéficier de logements décents, et finança la construction du dôme de l’imposante église de Debré Gannet. Lorsque son mari tomba malade, elle chercha à concentrer le pouvoir entre ses mains, ce qui finit par susciter le mécontentement public et la contraignit à se retirer.
Taytu Betul - L'avènement d'une Etege : Page de téléchargement.

Figure emblématique du Burkina Faso, Yennega est la mère d’Ouédraogo, premier chef moaga et fondateur des dynasties des chefs moose. Elle aurait vécu à une période située entre le 14e et le 15e siècle. Yennega était la fille du Roi de Gambaga, établi au nord de l’actuelle République du Ghana. Lasse du rôle de chef de guerre que son père lui avait confié, elle prit un jour la fuite à cheval et s’égara dans une forêt, loin de son village. Elle fit alors la rencontre d’un jeune chasseur d’éléphants, solitaire et étranger à sa communauté : Rialé. De leur union, naquit un fils, qu’ils nommèrent Ouédraogo (« cheval mâle » en langue moore), en hommage au cheval qui avait conduit Yennega à Rialé. Ouédraogo et ses fils sont les fondateurs des prestigieuses lignées multiséculaires des chefs moose. Yennega est devenue un personnage légendaire, un emblème national dans ce pays. Elle personnifie la guerrière et la femme indépendante. Elle est souvent représentée chevauchant librement sa monture comme si rien, ni la société, ni la tradition, ni l’autorité paternelle, ne pouvait s’opposer à son esprit de liberté.
Yennega - Princesse de Gambaga : Page de téléchargement.

Wangari Maathai (1940-2011), première femme d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale à avoir obtenu un doctorat, était professeure d’université et militante écologiste et des droits humains. En 1977, elle fonda le Mouvement de la ceinture verte, une organisation non gouvernementale qui encourageait les femmes à planter des arbres pour lutter contre la déforestation et la dégradation de l’environnement. A ce jour, on estime à plus de 50 millions le nombre d’arbres plantés grâce à ce mouvement. Au fil de son parcours, elle réussit à étendre ses convictions aux communautés locales en édifiant un vaste réseau d’alliances nationales et internationales. Le Mouvement de la ceinture verte devint un modèle pour les organisations de femmes. Consciente que les enjeux environnementaux étaient de plus en plus étroitement liés aux questions de gouvernance, de paix et de droits humains, Wangari Maathai s’appuya sur le Mouvement de la ceinture verte pour lutter contre les abus de pouvoir, tels que l’accaparement de terres publiques ou la détention illégale d’opposants politiques. Elle fut élue au Parlement de la République du Kenya lors du retour effectif au multipartisme en 2002, puis entra au Ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles en tant que Ministre adjointe. En 2004, elle devint la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix.
Wangari Maathai et le mouvement de la ceinture verte : Page de téléchargement.
Njinga Mbandi (1581 - 1663), Reine du Ndongo et du Matamba, a marqué l’histoire de l’Angola du 17e siècle. Les projets mercantiles européens, en particulier le développement de la traite des esclaves sur la côte de l’Afrique australe, bouleversent le paysage politique, social, économique et culturel du royaume du Ndongo et de la région tout entière. C’est dans ce contexte que Njinga Mbandi grandit et s’impose comme un remarquable exemple de gouvernance féminine. Sa tactique guerrière et d’espionnage, ses qualités de diplomate, sa capacité à tisser de multiples alliances stratégiques, enfin, sa connaissance des enjeux commerciaux et religieux, lui permettront d’opposer une résistance tenace aux projets coloniaux portugais et ce jusqu’à sa mort, en 1663.
Njinga Mbandi, reine du Ndongo et du Matamba : Page de téléchargement.

Née vers 1780, la Mulâtresse Solitude est l’une des figures historiques des rébellions de 1802 contre le rétablissement de l’autorité de Lacrosse, capitaine-général de la Guadeloupe nommé par Napoléon Bonaparte, qui avait été expulsé en octobre 1801 à la suite d’un putsch des offi-ciers de couleur de l’armée. Le peu que l’on sait d’elle provient de l’ouvrage Histoire de la Gua-deloupe d’Auguste Lacour (1805-1869).En 1802, huit ans après la première abolition de l’esclavage, Napoléon Bonaparte envoie le gé-néral Antoine Richepance en Guadeloupe. A la tête de 3 500 hommes, celui-ci a reçu pour mis-sion de rétablir Lacrosse dans sa fonction de capitaine-général, de désarmer tous les soldats de couleur, de déporter les officiers rebelles et de rétablir la discipline chez les anciens esclaves. Dès son arrivée, il ordonne le désarmement des soldats de couleur et les conduit à bord de ses navires.Dès lors, une rébellion orchestrée par le chef de bataillon (commandant) Joseph Ignace et les capitaines Palerme et Massoteau s’organise. Leur compagnon de lutte, Louis Delgrès, natif de Saint-Pierre en Martinique, chef de bataillon et commandant l’arrondissement de Basse-Terre, lance l’appel du 10 mai 1802 intitulé « A l’univers entier, Le dernier cri de l’innocence et du dése-spoir ». La Mulâtresse Solitude, enceinte de quelques mois, rejoint ce combat contre les troupes de Richepance.
La Mûlatresse Solitude : Page de téléchargement.
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